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Foire aux questions de la liste debian-l10n-french
Chapitre 5 Règles typographiques de base


5.1 Règles typographique de la langue française


5.1.1 La ponctuation

La langue française impose des règles typographiques très strictes qu'il faut essayer de respecter. La typographie est l'ensemble des règles de mise en page d'un document que ce soit la distance entre les mots, leur césure, leur disposition ou bien l'usage de la ponctuation.

Bien entendu, on ne peut pas toujours respecter toutes les règles en usage pour la bonne raison que ces règles de mise en page ne sont applicables que pour un format qui permet de fixer la mise en page une fois pour toute. Ces formats sont les suivants : le dvi, le PostScript et le pdf. À noter que ces trois formats sont à peu près équivalents et que l'on passe sans trop de difficultés d'un format à l'autre. L'inconvénient est que ces formats sont des formats binaires et qu'ils nécessitent donc des outils spécifiques pour leur lecture (respectivement xdvi et gv). L'avantage est que le lecteur ne peut modifier le fichier source et que l'on est sûr que la mise en page et l'information ne vont pas être changées.

Il existe d'autres formats beaucoup utilisés qui est des formats textes, avec ou non des balises. Ces formats sont lisibles directement avec un éditeur de texte ou bien avec des outils dédiés qui mettent en page (comme un navigateur pour le HTML). On peut résumer ces formats au texte pur (caractères ASCII ou iso-latin 1 ou 15) et au HTML. L'inconvénient de ces formats est qu'il n'y a pas de mise en page facile à respecter pour deux raisons : la première est que la mise en page dépend du navigateur utilisé, de la fonte utilisée et de la façon dont la machine interprète le tout. Comme il n'y a pas vraiment de standard de rendu, le résultat varie beaucoup d'un environnement à l'autre. Deuxièmement, certains formats comme le texte sont extrêmement limités dans leur capacité de mise en page, ce qui impose évidemment de ne pas pouvoir respecter toutes les règles de typographie.

Un environnement bien fait devrait bien entendu gérer cela automatiquement. Ce n'est pas encore le cas chez nous. J'y travaille et j'ai espoir que cela se fasse avant le XXII-ième siècle. En attendant, il faut faire avec et compenser nous-même les faiblesses du système. Pour information, voici ce qui devrait être appliqué en ce qui concerne la mise en page des signes de ponctuation. J'ai synthétisé tout cela dans un document que vous pourrez trouver très bientôt à :

http://p.karatchentzeff.free.fr/freesoft/TeX

Voici un résumé très rapide. On différencie deux types de ponctuation : la basse et la haute. Elles sont définies par rapport à la ligne de base, c'est-à-dire la ligne virtuelle sur laquelle s'appuient les lettres pour s'aligner. La ponctuation basse est composée des signes suivants : le point, la virgule et les points de suspension. La ponctuation haute est composées du reste : le point-virgule, les deux-points, le point d'interrogation, d'exclamation, les guillemets et les parenthèses.

L'unité de l'espace de base en typographie est le cadratin. Pour ceux qui connaisse, elle est égale à « 1 em » sous TeX. Cette espace est variable et dépend de l'environnement (fontes, graisses, etc.). Voici ce qu'impose la typographie française :

      -----------------------------------------------------------
     |       |                         |                         |
     | Signe |  Espace (intervalle)    |   Espace (préconisée)   |
     |       |                         |                         |
     |---------------------------------------------------------- |                                                           |
     |   ;    (avant) insécable et fixe   aux environs de 10/100 |
     |         entre 10/100 et 24/100                            |
     |---------------------------------------------------------- |
     |   :    (avant) insécable et fixe   aux environs de 24/100 |
     |         entre 10/100 et 24/100                            |
     |---------------------------------------------------------- |
     |   !    (avant) insécable et fixe   aux environs de 24/100 |
     |         entre 10/100 et 24/100                            |
     |---------------------------------------------------------- |
     |   ?    (avant) insécable et fixe   aux environs de 24/100 |
     |         entre 10/100 et 24/100                            |
     |---------------------------------------------------------- |
     |   «    (après) insécable et fixe   aux environs de 24/100 |
     |         entre 10/100 et 24/100                            |
     |---------------------------------------------------------- |
     |   »    (avant) insécable et fixe   aux environs de 24/100 |
     |         entre 10/100 et 24/100                            |
      -----------------------------------------------------------

Notons que l'espace fine en typographie vaut 25/100 de cadratin. Pour plus de détails, allez lire le document placé en lien au-dessus.

On se rend bien compte que cela est ingérable pour nous au coup par coup. Je vais donc modifier debiandoc en conséquence. En attendant, on peut limiter beaucoup certains dégâts malheureux.

On ne peut transcrire aisément la finesse de la taille de l'espace préconisée mais on peut toujours au moins en mettre une. Et de plus la forcer à être insécable. C'est le rôle de la balise sgml (reconnue par debiandoc et le wml)   (no breaking space). Il vous faut donc écrire :

      « toto »  pour « toto »
      toto ; pour toto ;
      toto : pour toto :
      toto ? pour toto ?
      toto ! pour toto !
      toto...  pour toto...

On est tous d'accord pour dire que c'est lourd mais c'est un pis-aller...  en attendant une correction plus globale et automatisée.

Voici un pointeur chez nos amis de FreeBSD :

http://www.freebsd-fr.org/books/translators


5.1.2 Règles basiques


5.1.2.1 Accentuation

On accentue normalement les éléments qui doivent l'être. On rappelle à ce sujet qu'une lettre capitale est une lettre comme les autres et doit être accentuée. Pas besoin d'utiliser les artifices des premières version de HTM (é pour « é ») même si, techniquement, cela est parfaitement supporté. Le problème est que cela rend la relecture très difficile. Il y a suffisamment de balises indispensables pour ne pas en ajouter d'autres.

Pour ceux qui aurait la malchance de travailler sous Microsoft Windows ®, voici quelques combinaisons qui devraient vous aider :

         «     Alt+0171
         »     Alt+0187
         À     Alt+0192
         Ç     Alt+0199
         É     Alt+0201


5.1.2.2 Guillemets

Les guillemets français sont le « pour le guillemet ouvrant et le » pour le fermant. Tout autre type de guillemet est a priori à proscrire. Les notations américaines du genre "" ou bien `' sont donc à traduire.

On trouve exceptionnellement '' `` en français. À utiliser plutôt dans l'imbrication de citations, par soucis de clarté.


5.1.2.3 Mots étrangers

Les mots étrangers cités dans votre traduction sont à mettre en évidence. En typographie, on utilise généralement l'italique pour cela. Ici, il vous faudra utiliser les balises <em> </em>. Voici une liste non-exhaustive de termes à mettre en italique :

     a priori
     a fortiori
     confer
     id. ou idem
     i.e. ou id est
     loc. cit. ou loco citato (passage cité)

Attention, le sigle cf., lui, ne doit pas se mettre en italique.


5.1.2.4 Les titres

Les anglophones ont l'habitude d'utiliser des majuscules sur tous les mots d'un titres : « Debian GNU/Linux: Guide to Installation and Usage ». En français, seul le premier mot comportera une majuscule : « Debian GNU-Linux : guide d'installation et d'utilisation ».


5.1.2.5 Les majuscules

Partie copiée-collée d'un courriel de Norbert Bottlaender-Prie

On emploie [la majuscule] aussi :


5.1.2.5.1 au début d'une phrase :

Après un deux-points, lorsqu'il annonce une citation fictive ou réelle en style direct (mais non quand il précède une explication ou une énumération) :

[exemples]

     Il ne répondait pas à la question que se posait chacun d'entre nous : À 
     quoi cela sert-il ?
     Le père demanda : « Pourquoi as-tu agi ainsi ? »

Quelquefois même sans les deux-points :

[exemple]

     C'est aux cris de Vive l'empereur ! que la foule accueillit le 
     souverain.

au départ d'un aliéna (même s'il n'est pas début de phrase)

Commençant directement par le texte :

[exemple]

     Nous étudierons successivement :
     L'illusion de la sécurité collective ;
     La diplomatie des coups de force ;
     Le déclenchement de la guerre.

Commençant par un numéro ou une lettre de classification, suivi d'un point :

[exemple]

     Le Code pénal français distingue trois catégories d'infractions :
     1. Les crimes ;
     2. Les délits ;
     3. Les contraventions.

Par contre,la minuscule est de règle après un « - » ou tiret :

[exemple]

     La Grande-Bretagne comprend :
     - l'Angleterre ;
     - l'Écosse ;
     - le pays de Galles.

Elle [la minuscule] s'impose également après le 1°, 2°, 3° etc., à l'intérieur d'un paragraphe de lignes pleines :

[exemple]

     « La communauté se dissout : 1° par la mort naturelle ; 2° par la mort 
     civile ; 3° par le divorce ; 4° par la séparation de corps ; 5° par la 
     séparation de biens. » (C. civ., art. 1441)

Extrait des Règles typographiques en usage à l'Imprimerie Nationale, p. 38-40.


5.1.2.6 Les énumérations :

Partie copiée-collée d'un courriel d'Alain Reinhard.

Il faut considérer l'ordre des caractères typo, l'ordre des parties logiques du texte, la ponctu et, si ma mémoire est bonne, la syntaxe aussi.

Considérons ici seulement la ponctuation qui est le problème posé.

Premier cas de figure : la phrase est brisée entre l'introduction et l'énumération

Il faut alors une capitale à chaque partie et on doit utiliser en tête de ligne des signes de ponctu comportant un point, du genre 1. IV. ou C. Il faut terminer chaque énumération par un point-virgule et cela même s'il se trouve n'importe quel autre signe typographique dans l'énumération. La dernière énumération est marquée d'un point. S'il y a une sous-énumération imbriquée dans une énumération, il faut alors une minuscule au début et une virgule à la fin de chaque partie, avec le point-virgule marquant la fin de l'énumération reporté à la fin de la dernière sous-énumération. Dans ce cas je pense aussi que la proposition qui introduit l'énumération doit se terminer par un deux-points.

Voici des exemples :

     A. Ceci est une partie d'énumération ;
     B. Ceci est une deuxième. Remarquez bien la ponctuation ;
     C. Ceci introduit une sous-énumération :
             . pas de majuscule ici,
             . virgule à la fin,
             . sauf ici, c'est le point-virgule ;
     D. Ceci met le point final de l'énumération.

Deuxième cas de figure : la phrase est continue entre l'introduction et l'énumération

Il faut alors une minuscule initiale à chaque partie et on utilise en tête de ligne des signes de ponctuation ne comportant pas de point cette fois, du genre - i) ou 1°. Dans ce cas je pense que la proposition qui introduit l'énumération n'a pas besoin de signe de ponctuation.

     Pour cette explication de traducteur à traducteur,
     - j'aurais souhaité faire plus simple,
     - expliquer plus concrètement,
     - voire, concocter un document ps :
             a) plus complet,
             b) plus élégant,
             c) mais peut-être trop lourd finalement.

Un mot quand même pour ajouter que nos amis anglophones ne prennent pas souvent soin d'être constant dans le choix de la catégorie grammaticale du mot débutant chaque partie d'une énumération. Si on choisit un verbe pour la première partie d'une énumération, on commencera toutes les autres parties de la même énumération par un verbe. Etc.


5.1.2.7 Debian GNU/Linux versus Debian GNU-Linux

La typographie anglophone utilise le « / ». La française utilise le « - ».


5.1.2.8 Debian est une femme...

Bien que l'on doive bien sûr parler de Debian GNU-Linux, et non faire précéder Debian d'un quelconque article défini ou non, on accordera les participes passés ainsi que les adjectifs qualifiant Debian au féminin faisant ainsi par défaut de Debian une entité féminine.


5.1.2.9 Référence

       Lexique des règles typographique
       en usage à l'Imprimerie Nationale
     
     ISBN 2-11-081075-0

Quelques liens utiles :

http://tex.loria.fr/typographie.html http://petitefabrique.free.fr/info/divers/typo.html http://bisance.citi2.fr/typo/


5.1.3 Les outils d'aide


5.1.3.1 L'éditeur de textes

Tous les textes et fichiers à manipuler sont des fichiers ASCII ou encodés en iso-latin (1 ou 15). Un éditeur de textes est donc largement suffisant. Les éditeurs sous Debian GNU-Linux sont très nombreux donc vous n'avez que l'embarras du choix. Toutefois, pour des raisons pratiques, certains sont plus performants que d'autres pour ce genre de travail car ils permettent, outre une coloration lexicale des éléments de balise (bien pratique pour la relecture) de passer aussi certaines commandes UNIX directement depuis l'éditeur (pratique pour les diff et patch par exemple). Les deux plus puissants sont Vim et (X)Emacs.

Une introduction rapide et simple à Emacs : http://p.karatchentzeff.free.fr/freesoft/emacs/html

Comment se servir de sgml depuis Emacs : http://people.debian.org/~bortz/SGML-HOWTO/potato/x323.html


5.1.3.2 Les dictionnaires


5.1.3.2.1 Sur Internet

Français - Anglais : http://sun-recomgen.univ-rennes1.fr/FR-Eng.html

Français - Anglais & Anglais - Français : http://wordreference.com/

Français : http://www.francophonie.hachette-livre.fr/

Jargon : http://www.linux-france.org/prj/jargonf/

La FAQ du forum fr.lettres.langue.française : http://www.chez.com/languefrancaise/faq/faq.htm

(si vous trouvez un autre hébergeur que www.chez.com, signalez-le moi : leur publicité est vraiment fatigante au possible. Je changerai l'adresse.)


5.1.3.2.2 En ligne de commande :; Français :

Tous ces programmes s'interfacent très bien directement sous (X)Emacs, donc il n'est même pas nécessaire de sortir de votre éditeur pour corriger. Notez bien la présence du mode flyspell sous (X)Emacs pour corriger à la volée lors de l'écriture du texte.

Français - anglais :

Il s'agit de babytrans (programme non disponible sur Debian GNU-Linux et dont la licence est pour le moment douteuse). Il est disponible sur http://marillat.free.fr pour Potato et Woody. C'est un excellent programme de traduction de mots très pratique qui réagit au copier UNIX de la souris. Très bon outil.


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Version 1.11
Patrice Karatchentzeff p.karatchentzeff@free.fr