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Guide d'introduction à Debian GNU-Linux
Chapitre 3 Introduction


Nous sommes heureux d'avoir la chance de vous présenter Debian. Avant d'entamer la discussion sur GNU-Linux, nous aimerions d'abord parler un peu de ce qu'est exactement Debian - ce qu'elle fait et qu'elle sont ses buts dans le monde vaste du Logiciel Libre.


3.1 Qu'est-ce que Debian ?

Debian est un système d'exploitation (OS pour Operating System) libre pour votre ordinateur. Un système d'exploitation est un rassemblement de programmes élémentaires et d'utilitaires qui font fonctionner votre ordinateur. Au coeur du système se trouve le noyau. Le noyau est le programme le plus fondamental de votre ordinateur. Il s'occupe de toutes les tâches élémentaires et permet de lancer les autres programmes. Debian utilise le noyau Linux, un ensemble de logiciels entièrement libres initié par Linus Torvalds et supportant des milliers de logiciels dans le monde. Une part importante des outils de base qui forment le système d'exploitation vient du projet GNU (http://www.gnu.org/) et ces outils sont aussi libres.

Une autre facette d'un système d'exploitation est la partie logiciels applicatifs: ce sont les programmes qui vous aident dans votre travail, de l'édition de documents en passant par les jeux jusqu'à l'écriture d'autres programmes. Debian rassemble plus de 1500 paquets (ce sont des logiciels pré-empaquetés dans un format pratique pour l'installation sur votre machine) tous libres.

Le système Debian ressemble un peu à une pyramide. À la base se trouve le noyau Linux. Juste au-dessus se trouve les outils de base, la plupart en provenance du mouvement GNU. Ensuite, on trouve les logiciels applicatifs que vous utilisez sur votre ordinateur; la plupart d'entre eux sont aussi d'origine GNU. Les développeurs Debian agissent comme des architectes et des coordinateurs: ils organisent avec soin le système en ajustant l'ensemble dans un système d'exploitation cohérent et stable: Debian GNU-Linux.

La philosophie d'un système GNU-Linux est de répartir ses fonctionnalités en un ensemble de petites tâches élémentaires. De cette façon, il est aisé d'ajouter une nouvelle fonctionnalité en combinant les petits bouts de programmes de nouvelle façon. Debian est un jeu de construction: vous pouvez construire toutes sortes de choses avec.

Lorsque vous utilisez votre système d'exploitation, vous désirez réduire la quantité de travail pour effectuer une tâche donnée. Debian vous fournit quantité d'outils pour vous aider mais seulement si vous connaissez ce que font ces outils. Perdre une heure à faire fonctionner quelque chose pour l'abandonner ensuite n'est pas très productif. Ce guide a pour but de vous apprendre ces outils de base qui sont le coeur de Debian: quels outils utilisés dans certains cas et comment les combiner.


3.1.1 Qui est l'auteur de Debian ?

Debian est un projet de développement à travers Internet basé sur le volontariat. Il y a plusieurs centaines de volontaires travaillant dessus. La plupart sont responsables d'un petit nombre de paquets de logiciel et connaissent très bien les logiciels qu'ils empaquètent.

Ces volontaires travaillent de concert en respectant un ensemble de directives dans la façon d'assembler un paquet. Ces directives sont développées en coopération sur Internet lors de discussions dans des listes de diffusion.


3.2 Un système d'exploitation multi-tâches et multi-utilisateurs.

Comme nous l'avons précédemment mentionné dans la section 3.1, l'architecture de Debian GNU-Linux vient directement de celle d'Unix. À la différence des systèmes d'exploitation comme le DOS, Windows et MacOS, on trouve habituellement le système GNU-Linux sur de grands serveurs et des systèmes multi-utilisateurs.

Ceci veut donc dire que Debian possède des avantages que les précédents systèmes n'ont pas. Il autorise un nombre important de personnes à utiliser le système en même temps, tant que chaque utilisateur possède son propre terminal. [1] Pour autoriser de nombreux utilisateurs à travailler simultanément, Debian doit gérer de nombreux programmes et applications en même temps. Cette faculté s'appelle le multi-tâches.

Une grande partie de la puissance (et de la complexité) des systèmes GNU-Linux proviennent de ces deux fonctionnalités. Par exemple, le système doit avoir une solution pour empêcher un utilisateur de détruire accidentellement les fichiers d'un autre utilisateur. Le système d'exploitation doit aussi coordonner les nombreux programmes tournant en même temps et s'assurer qu'ils n'utilisent pas la même ressource, comme le disque dur, ensemble.

Si vous gardez à l'esprit la raison pour laquelle Debian a été créée, de nombreux de ses aspects vont alors avoir plus de sens. Vous apprendrez à tirer parti de la puissance de ces fonctionnalités.


3.3 Qu'est-ce qu'un logiciel libre ?

Lorsque les développeurs et les utilisateurs de Debian parlent de logiciels libres, ils pensent à liberté plutôt qu'à gratuité. [2] Debian est libre dans le sens où vous êtes libre de la modifier et de la redistribuer, et vous aurez toujours accès au code source pour le faire. Les « Directives du Logiciel Libre de Debian » (http://www.debian.org/social_contract#guidelines) décrivent avec plus de détails ce que Debian appelle exactement libre. La Free Software Foundation, (http://www.fsf.org), à l'origine du projet GNU, est aussi une excellente source d'information. Vous pouvez trouver plus de détails sur le libre sur le site web de Debian (http://www.debian.org). Un des travaux les plus connus en la matière est un essai de Richard Stallman « Why Software should be free[3] ? » (http://www.fsf.org/philosophy/shoudbefree.html). Jetez-y donc un coup d'oeil pour connaître les raisons pour lesquelles nous supportons les logiciels libres comme nous le faisons. Récemment, des gens ont commencé à appeler les logiciels libres des logiciels Open Source (à code ouvert); ces deux termes sont interchangeables.

Il se peut que vous vous demandiez pourquoi certaines personnes prennent sur leur temps libre et passent des heures à écrire des logiciels et les empaqueter soigneusement juste pour les donner. Les réponses à cette question sont aussi variées que les contributeurs.

Beaucoup croient au partage de l'information et à la liberté de coopérer avec quelqu'un d'autre et ils pensent que le logiciel libre encourage cette pratique. Une longue tradition de mise en avant de ces valeurs, parfois appelée l'Éthique du Hacker[4], a commencé dans les années cinquante. Le Projet Debian GNU-Linux a été fondé sur les bases de l'éthique de liberté des logiciels libres, sur le partage et la coopération.

D'autres désirent apprendre davantage sur les ordinateurs. De plus en plus de gens recherchent des solutions pour éviter les prix sans cesse croissants des logiciels propriétaires. C'est une communauté grandissante d'utilisateurs qui ne cesse d'apprécier tous les logiciels libres qu'elle a reçu d'autres personnes.

De nombreuses personnes dans les universités créent des logiciels libre pour favoriser le résultat de leur recherche dans des domaines non exploités. Certaines entreprises aident à maintenir certains logiciels libres et ont ainsi leur mot à dire dans la direction du développement - il n'y a pas de solutions plus rapide pour obtenir une nouvelle fonctionnalité que de l'implémenter vous-même ou d'embaucher un consultant pour le faire. Les entreprises sont aussi intéressées par la plus grande souplesse et la possibilité de choisir entre plusieurs vendeurs pour le support.

Quelques autres personnes voient les logiciels libres comme un bien social qui démocratise l'accès à l'information et prévient d'une centralisation excessive de l'infrastructure de l'information mondial. Bien sûr, beaucoup d'entre nous trouve cela tout simplement sympa.

Debian est tant rattachée au logiciel libre que nous avons pensé qu'il serait bien de tout formaliser dans un document. Notre Contrat Social (http://www.debian.org/social_contract) nous promet que Debian sera toujours composée à 100% de logiciels libres. Lorsque vous installez un paquet de la distribution main de Debian, vous pouvez être certain qu'il respecte nos Directives du Logiciel Libre.

Bien que Debian croit aux logiciels libres, il y a des cas où certaines personnes désirent ajouter des logiciels propriétaires sur leurs machines. Dans la mesure du possible, Debian le supporte; bien que les logiciels propriétaires ne sont pas inclus dans la partie main de la distribution Debian, on peut parfois les trouver sur le site ftp dans le répertoire non free. Et il y a un nombre grossissant de paquets dont le but unique est d'installer des logiciels propriétaires que nous ne sommes pas autorisés nous-mêmes à distribuer !

Il est important de bien distinguer les logiciels commerciaux de ceux propriétaires. Les logiciels propriétaires ne sont pas des logiciels libres; les logiciels commerciaux sont des logiciels vendus contre de l'argent. Debian autorise les logiciels commerciaux, mais pas les propriétaires, à faire partie de la distribution main. Rappelez-vous bien que l'expression logiciel libre ne se rapporte pas au prix; il est parfaitement possible de vendre un logiciel libre. Pour un peu plus de clarification sur la terminologie employée, voir http://www.fsf.org/philosophy/categories.html.


3.4 Au sujet de ce livre

Ce livre a été conçu pour les lecteurs fraîchement arrivés à Debian GNU-Linux. Il n'est pas nécessaire d'avoir des connaissances sur le système GNU-Linux ou tout autre système de type Unix mais il est nécessaire d'avoir quelques connaissances de base sur les ordinateurs et leurs composants. Il vous faut connaître les différentes parties d'un ordinateur et ce que l'on peut faire avec.

De façon générale, ce tutoriel essaie de vous aider à comprendre ce qui se passe à l'intérieur d'un système Debian. L'idée est de vous rendre apte à résoudre de nouveaux problèmes et de tirer le meilleur parti de votre ordinateur. Ainsi, vous rencontrerez plein de théories et de faits amusants dans les différents aspects des « How To[5] » de ce manuel.

Nous aimerions recevoir vos commentaires sur ce livre ! Vous pouvez joindre les auteurs debian-guide_fr-1.0_chap1.sgmlà debian-guide@complete.org. Nous sommes tout particulièrement intéressés par le fait de savoir comment ce livre a pu vous aider et comment le rendre meilleur. Si vous avez des commentaires ou bien que vous pensez que ce livre est la meilleure chose depuis l'apparition du pain brioché, alors, s'il vous plaît, envoyez-nous un courriel.

N'envoyez pas s'il vous plaît de questions techniques aux auteurs sur Debian car il y a plein de forum pour cela. Allez au chapitre 17 pour obtenir de l'information ou de l'aide. N'envoyez des courriels qu'au sujet du livre à proprement parlé à l'adresse ci-dessus.


3.4.1 Comment lire ce livre

La meilleure façon d'apprendre n'importe quel programme informatique est de l'utiliser. La plupart des gens pensent que se contenter de lire un livre sans utiliser le programme n'est pas bénéfique. La meilleur voie pour apprendre Unix et GNU-Linux est encore de les utiliser. Utilisez GNU-Linux pour tout ce que vous pouvez. Sentez vous libre d'expérimenter !

Debian n'est pas aussi intuitive que certains autres systèmes d'exploitation. Il vous sera certainement nécessaire de lire au moins quelques chapitres de ce livre. La puissance et la complexité de GNU-Linux le rendent difficile au premier abord mais bien plus rentable par la suite.

Pour apprendre, nous vous suggérons de lire un petit peu, et de jouer ensuite un petit peu. Continuez de bidouiller jusqu'à ce que vous soyez à l'aise avec les concepts, et alors seulement poursuivez la lecture du livre. Vous trouverez une variété importante de sujets traités parmi lesquels certains vous intéresseront. Après quelque temps, vous serez assez confiant pour utiliser des commandes sans savoir exactement ce qu'elles font. Ce sera une bonne chose.

Si jamais vous vous trompez en tapant une commande ou que ne savez pas comment sortir d'un programme, appuyez sur CTRL-c (la touche Ctrl et la lettre minuscule c doivent être pressées simultanément). Cela stoppe la plupart du temps le programme.


3.4.2 Conventions typographiques

Avant d'aller plus en avant, il est important de se familiariser avec les conventions typographiques utilisées dans ce livre.

Quand vous aurez à presser simultanément plusieurs touches, une notation comme CTRL-a sera utilisée. Cela signifie « pressez la touche Ctrl et pressez la touche de la lettre minuscule a ». Certains claviers ont à la fois la touche Alt et Meta; la plupart des ordinateurs n'ont que la touche Alt mais celle-ci va simuler le comportement de la touche Meta. Donc, si vous n'avez pas de touche Meta, utilisez la touche Alt à la place.

Les touches comme Alt et Meta sont appelées des modificateur parce qu'elle change le mécanisme des touches standard comme la lettre A. Parfois, il est nécessaire d'avoir recours à plusieurs modificateurs simultanément. Par exemple, Meta-Ctrl-a signifie d'appuyer simultanément sur les touches Meta, Ctrl et a minuscule.

Quelques touches ont une notation spéciale. Par exemple, Entrée (RET, la touche avec une flèche descendante et allant à gauche), Suppr (Suppr ou quelque fois le retour arrière (la touche avec une flèche vers la gauche)), Échap (Échappement ou Esc). Ces touches portent généralement un nom bien explicite.

Les espaces utilisés dans les expressions signifient d'appuyer sur les touches séquentiellement. Par exemple, CTRL-a x RET signifie d'appuyer simultanément sur Ctrl et a, puis sur la lettre x et enfin sur la touche Entrée.

Dans certaines sections, le texte en caractère gras servira à marquer le texte de l'utilisateur, celui en italique des commentaires sur un point donné de la partie et tout autre type de texte servira au renvoi de la commande. Pour certaines commandes très courtes, vous pourrez rencontrer un autre format, en surimpression avec un espacement fixe.


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Traduction du document du 2 octobre 2000
John Goerzen et Ossama Othman
Traduction française de Patrice Karatchentzeff p.karatchentzeff@free.fr