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Guide d'introduction à Debian GNU-Linux
Chapitre 4 Bien débuter


« Une journée de plusieurs centaines de kilomètres doit commencer par un petit pas » - Lao-Tseu

Maintenant que vous avez vu les idées et la philosophie se cachant derrière Linux et Debian, il est temps de l'installer sur votre matériel ! Nous allons commencer par parler des préparatifs à l'installation de Debian, notamment en partitionnant le disque et finir par comment démarrer l'installation de votre système.


4.1 Matériel supporté

Debian n'impose pas un matériel requis, si ce n'est celui supporté par le noyau Linux et les outils GNU.

Plutôt que de tenter de décrire toutes les différentes configurations matérielles qui sont supportées sur la plateforme PC, cette section contient des informations générales et des pointeurs où trouver de l'information supplémentaire.

Il y a deux excellents endroits pour vérifier des informations détaillées. La liste du matériel supporté par Debian (http://www.debian.org/releases/slink/i386/ch-hardware-req.en.html) et le HOWTO du Projet de Documentation Linux Compatibility-HOWTO (http://metalba.unc.edu/LDP/HOWTO/Hardware-HOWTO.html). Pour des informations sur le support des cartes vidéos, vous pouvez aussi jeter un coup d'oeil à XFree86 (http://www.xfree86.org/) sur leur site web.


4.1.1 Espace disque et de mémoire

Vous devez avoir au minimum 4 Mo de mémoire et 35 Mo d'espace disponible sur votre disque. Si vous désirez installer un nombre raisonnable de logiciels, avec en particulier le système X Window, et quelques programmes de développement ainsi que des bibliothèques, vous aurez certainement besoin d'au moins 300 Mo. Pour une installation complète, il vous faudra 800 Mo. Pour installer tous les paquets de Debian, il vous faudra probablement environ 2 Go. Actuellement, tout installer n'a pas de sens car certains paquets procurent le même service.


4.2 Avant de commencer

Avant de commencer, assurez-vous bien de sauvegarder toutes vos données présentes sur le système. La procédure d'installation peut détruire toutes les données d'un disque dur ! Les programmes utilisés lors de l'installation sont assez sûrs et nombreux ont des années d'existence et d'exploitation; mais un faux mouvement de votre part peut vous coûter cher. Même après avoir sauvegardé vos données, réfléchissez bien lors de vos réponses et de vos actions. Deux minutes de réflexion peuvent vous épargner des heures de travail non nécessaire.

Debian s'efforce au mieux de partager la place avec un ou plusieurs autres systèmes d'exploitation. Si vous prévoyez cette option, assurez-vous d'avoir le cédérom original ou les disquettes pour pouvoir réinstaller les autres systèmes d'exploitation. Si vous repartitionnez votre disque de boot, il se peut que vous ayez à réinstaller le système d'amorçage[6] ou le système dans son intégralité.


4.2.1 Les informations nécessaires

Si votre ordinateur est connecté à un réseau vingt-quatre heures sur vingt-quatre (i-e par une connexion Ethernet ou similaire et non par une connexion ppp), vous devez demander à votre administrateur les informations suivantes:

Si votre seule connexion réseau est celle du téléphone via ppp, ou tout autre type équivalent de connexion, il n'est pas nécessaire de s'occuper du paramètrage réseau avant la fin d'installation. Voir la partie 13.1 concernant le paramètrage d'une connexion ppp sous Debian.


4.3 Partitionner son disque dur

Avant d'installer la Debian sur votre ordinateur, il est généralement de bon ton de planifier à l'avance l'organisation de votre disque dur. Une partie de ce travail consiste à partitionner le disque.


4.3.1 Travaux préliminaires

Le partitionnement d'un disque consiste simplement au fait de le diviser en parties. Chaque partie sera indépendante des autres. C'est un peu comme ajouter des murs à l'intérieur d'une maison: après, décorer une pièce n'affecte pas l'aspect des autres pièces.

Si vous avez déjà un système d'exploitation sur votre disque (Windows 95, Windows NT, DOS, etc.) et que vous désirez installer Debian GNU-Linux au même endroit, il sera probablement nécessaire de repartitionner le disque. De manière générale, transformer une partition contenant déjà un système de fichier détruit toutes les informations le contenant. Ainsi, vous devez absolument faire une sauvegarde de toutes vos données avant tout repartitionnement. Pour reprendre l'analogie avec la maison, vous devrez probablement retirer tous les ornements d'un mur avant de le déplacer ou sinon, vous risqueriez des les endommager. Heureusement, il existe une possibilité pour certains utilisateurs; voir partie 4.3.6 pour plus d'informations.

Dans le cas le plus simple, le système GNU-Linux demande au moins une partition pour fonctionner. Vous pouvez avoir une seule partition contenant tout le système d'exploitation et vos fichiers personnels. De nombreuses personnes optent pour un partitionnement plus important pour le système GNU-Linux. Il y a deux raisons de subdiviser son système avec un nombre plus important de petites partitions. La première est pour une raison de sécurité. Si quelque chose arrive et corrompt le système de fichiers, seule une partition est généralement affectée. Ainsi, il n'est simplement nécessaire que de remplacer la portion incriminée (à l'aide des sauvegardes que vous avez pris soin d'effectuer consciencieusement). Au minimum, vous allez devoir créer ce que l'on appelle généralement une partition root ou partition racine. Elle contient les composants essentiels du système. Si une autre partition est corrompue, vous pouvez toujours amorcer votre système pour essayer de le réparer. Cela peut vous épargner les ennuis d'une réinstallation complète du système à partir de zéro.

La seconde raison est généralement plus critique dans un environnement commercial, mais elle dépend énormément de la finalité du système. Supposons que quelque chose échappe à tout contrôle et qu'elle se mette à dévorer l'espace disque disponible. Si le programme en question a des privilège de super-utilisateur (root), le système lui réservant un pourcentage du disque non disponible pour les utilisateurs, vous pouvez tout à coup vous retrouver sans ressource disque. Ce n'est vraiment pas une bonne idée étant donné que le système en a besoin tout le temps (au moins au travers de la zone d'échange[7]) pour de nombreux usages. Par exemple, des courriels non sollicités, comme le spam, peuvent rapidement saturer une partition. En utilisant de nombreuses partitions, vous pouvez vous protéger de ce genre de problème. Pour garder l'exemple du courrier électronique, placer le répertoire /var/spool/mail dans sa propre partition n'empêchera pas le système de continuer à fonctionner, même en cas de saturation par spam.

Une autre raison apparaît lorsque vous avez des disques IDE de grande capacité et que vous n'utilisez ni le mode LBA ni un pilote de surcharge.[8] Dans ce cas, il est nécessaire de placer la partition racine à l'intérieur des 1024 premiers cylindres de votre disque dur, ce qui représente généralement environ 524 méga-octets. Voir la partie 4.3.3 pour obtenir plus d'informations à ce sujet.

La plupart des gens pensent qu'une partition d'échange est aussi une nécessité absolue alors que ce n'est pas exact. Le swap est une zone de stockage du système d'exploitation qui l'utilise comme une mémoire virtuelle en complément de la mémoire vive. La placer dans une partition séparée offre des performances accrues. Il est aussi possible de forcer Linux à utiliser un simple fichier comme zone d'échange mais ce n'est pas recommandé.

Le seul réel inconvénient à utiliser des partitions multiples est qu'il est généralement difficile d'appréhender à l'avance ses besoins. Si vous sous-dimensionnez vos partitions, soit vous aurez à réinstaller le système, soit vous aurez à jongler en déplaçant quantité de choses pour faire de la place dans la partie sous-taillée. D'un autre côté, si la partition est surdimensionnée, vous perdrez de la place qui pourrait être utilisée pour autre chose...


4.3.2 Planifier l'usage du système

Les besoins en place sur un disque et son schéma de partitionnement sont fortement dépendants du type d'installation que vous avez décidé de créer.

Pour vous faciliter la vie, Debian offre un certain nombre de profils par défaut dont certains sont énumérés un peu plus loin. Les profils sont de simples jeux de paquets pré-sélectionnés en vue d'une tâche particulière sur votre système. L'installation est facilitée car tous les paquets requis dans le profil voulu sont automatiquement marqués à installer. Chaque profil fournit la taille globale du système après installation. Même si vous n'utilisez pas ces profils, cette aparté est important pour planifier car il vous permet de vous donner une idée de la taille de votre ou vos partitions suivant vos besoins. La liste suivante donne quelques profils ainsi que la taille associée:

Garder en mémoire que ces tailles n'incluent pas toutes les données généralement présentes sur un disque, comme les fichiers des utilisateurs, les courriels et les données. Il est toujours préférable d'être généreux avec la taille de vos propres données et fichiers. De plus, le répertoire Debian /var contient quantités d'informations du système. Les fichiers de gestionnaire d'installation des paquets peut facilement occuper 20 Mo de disque. En général, vous devriez allouer au moins 50 Mo pour le répertoire /var car les journaux de bord[9]du système sont aussi stockés là.


4.3.3 Les limitations des disques PC

Les BIOS des PC ajoutent de nouvelles contraintes au partitionnement de disque. Il y a une limite au nombre de partitions primaires et logique qu'un disque peut contenir. En plus, il y a des limites à la taille de l'endroit où le BIOS va chercher ses informations d'amorçage. On peut trouver plein d'informations à ce sujet dans le mini-HOWTO Partition (http://metalab.unc.edu/LDP/HOWTO/mini/Partition.html). Cette partie va inclure une bref résumé pour vous aider à affronter la plupart des situations.

Les partitions primaires sont les partitions originelles des disques durs de PC. On ne pouvait en créer plus de quatre. Pour s'affranchir de cette limitation, les partitions étendues ou logiques ont été inventées. En configurant une de vos partitions primaires en étendue, vous pouvez subdiviser la zone de cette partition en partitions logiques. Le nombre de partitions logiques que vous pouvez créer est beaucoup moins limité que le nombre de partitions primaires. Dans tous les cas, vous ne pouvez créer qu'une seule partition étendue par disque.

Linux limite le nombre de partitions par disque à quinze partitions pour les disques SCSI (trois partitions primaires utilisables et douze partitions logiques) et soixante trois partitions pour les disques IDE (trois partitions primaires et soixante partitions logiques).

La dernière chose qu'il est nécessaire de connaître au sujet du BIOS du PC est que votre partition racine - c'est-à-dire la partition contenant l'image du noyau - doit être incluse dans les 1024 premiers cylindres de votre disque. Puisque généralement votre partition racine est aussi votre partition d'amorçage, il faut vous assurer que votre partition racine se trouve bien à l'intérieur des 1024 premiers cylindres.

Si vous avez un disque de grande capacité, il se peut que vous utilisiez des techniques de translation de cylindres à l'intérieur de votre BIOS comme la translation LBA (On peut se référer pour plus d'informations au sujet des disques de grande capacité dans le Large Disk mini-HOWTO (http://metalab.unc.edu/LDP/HOWTO/mini/Large-Disk.html)). Si vous utilisez ce schéma de translation de cylindres, votre partition d'amorçage doit se trouver à l'intérieur de la représentation translatée des 1024 cylindres.


4.3.4 Nom de périphériques sous Linux

Les noms des disques et partitions sous Linux peuvent être différents que ceux utilisés par d'autres systèmes d'exploitation. Vous devez connaître ces noms que Linux utilise au moment de la création et du montage des partitions. On trouve un schéma élémentaire dans la table suivante.

      ----------------------------------------------------------
     |       Périphériques              |     Nom sous Linux    |
     |----------------------------------------------------------|		
     | Premier lecteur de disquette     | /dev/fd0  	           |
     | Second lecteur de disquette      | /dev/fd1  	           |
     | Première partition sur /dev/hda  | /dev/hda1 	           |
     | (typiquement C: dans d'autres OS)|                       |
     | Cinquième partition sur /dev/hdc | /dev/hdc5 	           |
     | Seconde partition sur /dev/sdb   | /dev/sdb2 	           |
     | Disque IDE sur la première nappe | /dev/hda  	           |
     | IDE en maître ou cédérom         |                       |
     | Disque IDE sur la première nappe | /dev/hdb  	           |
     | IDE en esclave ou cédérom        |                       |
     | Disque IDE sur la seconde nappe  | /dev/hdc  	           |
     | IDE en maître ou cédérom         |           	           |
     | Disque IDE sur la seconde nappe  | /dev/hdd  	           |
     | IDE en esclave ou cédérom        |                       |
     | Premier disque SCSI              | /dev/sda  	           |
     | Second disque SCSI et les autres | /dev/sbb et ainsi de  |
     |                                  | suite                 |
     | Premier port série (COM1 dans    | /dev/ttyS0	           |
     | d'autres OS)                     |                       |
     | Second, troisième, etc. port     | /dev/ttyS1, /dev/ttyS2|
     | série                            |  etc.                 |
     | Unités de sauvegarde SCSI (à     | /dev/st0, /dev/st1,   |
     | rembobinage automatique)         | etc.                  |
     | Unités de sauvegarde SCSI (à     | /dev/nst0, /dev/nst1, |
     | rembobinage non automatique)     | etc.                  |
     | Cédéroms SCSI                    | /dev/scd0, /dev/scd1, |
      ----------------------------------------------------------

Les partitions de chaque disque sont représentées en ajoutant un chiffre au numéro de disque. Par exemple, les noms hda1 et hda2 représentent les première et seconde partitions du premier disque IDE de votre système. Linux représente les partitions primaires avec le nom du périphérique plus les nombres 1 à 4. Par exemple, la première partition primaire du premier disque IDE est /dev/hda1. Les partitions logiques sont numérotées à partir de 5 donc la première partition logique est /dev/hda5. Garder bien en mémoire que la partition étendue - c'est-à-dire la partition primaire contenant les partitions logiques - n'est pas utilisable en tant que tel. Ceci s'applique aussi bien aux disques SCSI qu'aux disques IDE.

Imaginons que vous ayez un système avec deux disques SCSI, un à l'adresse 2 et l'autre à l'adresse 4. Le premier disque, à l'adresse 2, est appelé sda tandis que le second est appelé sdb. Si le disque sda a trois partitions, elles seront appelées sda1, sda2 et sda3. On applique le même raisonnement pour les partitions du disque sdb. Remarquez que si vous possédez deux adaptateurs pour bus SCSI (contrôleurs), l'ordre des périphériques peut porter à confusion. La meilleure solution dans ce cas est encore de regarder les messages de boot, en supposant que vous connaissez le modèle de vos périphériques.


4.3.5 Schéma de partitionnement recommandé

Comme décrit auparavant, il est recommandé d'avoir une petite partition racine séparée et une grosse pour /usr s'il y a suffisamment de place. Pour la plupart des utilisateurs, ce partitionnement est très largement suffisant. Ceci est spécialement recommandé si vous avez un petit disque car la création de nombreuses partitions peut vous faire perdre de la place.

Dans certains cas, il se peut que vous ayez besoin d'une partition /usr/local séparée si vous planifier l'installation de nombreux programmes non-inclus dans Debian. Si votre machine est un serveur de courriel, vous aurez besoin d'une partition séparée pour /var/spool/mail. Mettre /tmp sur sa propre partition de 20 à 32 Mo est aussi une bonne idée. Si vous préparez un serveur avec un grand nombre de comptes d'utilisateurs, c'est généralement une bonne idée de préparer une grande partition séparée contenant /home à des fins de sauvegarde des comptes des utilisateurs. De façon générale, le partitionnement varie énormément d'un ordinateur à l'autre et dépend essentiellement de son usage.

Pour des systèmes très complexes, vous devez aller jeter un coup d'oeil au Multi Disks HOWTO (http://metalab.unc.edu/LDP/HOWTO/Multi-Disk-HOWTO.html). Il contient de nombreuses informations techniques pour les gens désirant configurer des serveurs.

La taille de la partition de swap doit aussi être étudiée. Il y a beaucoup de points de vue à ce sujet. Une règle approximative qui ne fonctionne pas trop mal est d'avoir autant de swap que de mémoire vive, quoiqu'il ne soit pas nécessaire de dépasser 64 Mo pour la plupart des utilisateurs. Elle ne doit pas non plus être plus petite que 16 Mo non plus. Bien sûr, il y a des tas d'exceptions. Si vous essayez de résoudre simultanément 10 000 équations avec une machine dotée de 256 Mo de mémoire vive, vous pouvez avoir besoin d'un giga-octet (si ce n'est plus...) de swap.

Par exemple, considérons une machine dotée de 32 Mo de mémoire vive et d'un disque IDE de 1,7 Go sur /dev/hda. Il y a une partition de 500 Mo pour un autre système d'exploitation sur /dev/hda1. Une partition de swap de 32 Mo est utilisée en /dev/hda3 et le reste, environ 1,2 Go, sur /dev/hda2 est la partition Linux.


4.3.6 Partitionnement avant installation

Il existe deux moments différents pendant lesquels partitionner: avant ou après l'installation de Debian. Si votre ordinateur est entièrement consacré à Debian, vous pouvez partitionner pendant l'installation comme décrit dans la partie 5.5. Si vous avez une machine équipée de plus d'un système d'exploitation, vous devez généralement laisser l'autre système créer ses propres partitions.

Les paragraphes suivant contiennent des informations sur la manière de partitionner votre premier système d'exploitation avant l'installation de Debian. Remarquez que vous allez avoir besoin de savoir comment relier les noms des périphériques de votre système d'exploitation à ceux des partitions Linux.

Partitionner à partir de DOS ou Windows

Si vous manipuler des partitions FAT ou NTFS existantes, il est recommandé d'utiliser soit les outils natifs de Windows ou DOS, soit le schéma plus loin. Sinon, il n'est pas nécessaire de partitionner à partir de DOS ou Windows: les outils de partitionnement de Linux font généralement un travail de meilleure qualité.

Réduire une partition existante

Un des cas les plus classiques d'installation est de le faire sur un système contenant déjà le DOS (y compris Windows 3.1), Win32 (comme Windows 95, 98 ou NT) ou OS/2 et d'y ajouter Debian sur le même disque sans détruire l'ancien système. Comme décrit précédemment, réduire la taille d'une partition existante conduit presque immanquablement à la perte des données qu'elle contient, du moins sans prendre de précautions. La méthode que nous allons décrire ici, bien que ne garantissant pas de protéger vos données, marche très bien en pratique. Mais vous devez faire une sauvegarde par précaution.

Avant d'aller plus loin, vous devez savoir comment vous comptez diviser votre disque. La méthode décrite ici découpe seulement la partition initiale en deux morceaux. Un contiendra l'ancien système d'exploitation. L'autre sera utilisé par Debian. Pendant l'installation de Debian, on vous laissera le choix de partitionner la partie Debian à votre convenance, pour le swap ou pour le système de fichiers.

L'idée est de rassembler l'ensemble des données de la partition à son début de façon à ce que l'on ne perde rien lors de la réduction. Il est important de déplacer les données par paquets aussi petits que possible de façon à réduire les chances qu'un fichier soit écrit en fin de partition et réduise ainsi la taille disponible que vous pouvez extraire de cette partition.

La première chose que vous devez faire est une copie de FIPS qui est disponible dans le répertoires tools de votre cédérom Debian. Cette disquette doit être bootable. Sous DOS, une disquette bootable peut être créée en utilisant la commande sys a: sur un support précédemment formaté ou bien format a; /s pour une disquette non formatée. Dézipez l'archive et copiez les fichiers RESTORRB.EXE, FIPS.EXE et ERRORS.TXT sur la disquette bootable. FIPS est fourni avec une très bonne documentation que l'on vous recommande de lire. Vous devez absolument la lire si vous utilisez une compression de disque ou un gestionnaire de disque. Créer la disquette et lisez la documentation avant de poursuivre.

L'étape suivante consiste à déplacer toutes les données au début de la partition. DEFRAG, qui est fourni en standard dans les versions de DOS 6.0 et supérieures, peut très bien effectuer cette tâche. Regardez la documentation de FIPS pour une liste d'outils analogues. Remarquez bien que si vous utilisez Windows 95 ou plus, vous devez lancer DEFRAG de cet environnement car le DOS ne connaît pas le système de fichier VFAT utilisé pour accepter les noms longs dans les versions 95 et ultérieures de Windows.

Après avoir défragmenté le disque (ce qui peut prendre un certain temps sur les disques de grande capacité), rebooter sur la disquette FIPS que vous avez créée. Taper tout simplement a:\ fips et suivez les instructions.

Remarquez au passage qu'il existe de nombreux autres gestionnaires de partitions que celui-ci, au cas où FIPS ne fonctionnerait pas bien pour vous.


4.3.7 Les étapes d'installation de Debian

Pour installer Debian la première fois, il vous faudra passer par les différentes étapes suivantes:

Booter sur le système d'installation, pour la première étape, s'effectue généralement avec la disquette de secours[10] ou sur le cédérom.

Aussitôt que vous avez booté le système Linux, le programme dbootstrap se lance et vous guide pour effectuer la seconde étape, la configuration du système de base. Cette étape est décrite en détail dans le chapitre suivant.

Le système de base Debian est un ensemble de paquets de base recquis pour faire tourner Debian avec un système minimal et de façon autonome. dbootstrap va vous l'installer à partir du cédérom, comme décrit dans la partie 5. À partir du moment où vous avez installé et configuré le système de base, votre machine est complètement autonome.

La dernière étape consiste à installer le reste du système Debian. Ceci va inclure les applications et les documents que vous utilisez vraiment sur votre ordinateur, comme le système X Window, des éditeurs, des interpréteurs de commandes (plus connus sous leur vocable anglaise shell) et des environnements de développements. Ceci se fait à partir du cédérom. À partir de ce point, vous aurez à utiliser les outils standard de gestion de paquets sous Debian comme dselect. Cette étape est décrite dans la partie 5.20.


4.4 Choisir son support d'installation

Il faut choisir dans un premier temps le support à partir duquel vous installerez le système. Ensuite, il faut choisir la méthode d'installation du système de base.

Pour booter sur la procédure d'installation, vous avez les choix suivants: un cédérom bootable, des disquettes ou un système de chargement au boot différent de celui fourni sous Linux.

Booter avec les cédéroms est bien entendu la manière la plus facile d'installer Debian. Mais toutes les machines ne supportent pas cette méthode et il se peut que vous ayez besoin d'utiliser les disquettes. Booter à partir de disquettes est supporté pour la plupart des plateformes. La façon de le faire est décrit à la partie 4.4.2.


4.4.1 Installation à partir du cédérom

Si votre machine supporte de booter sur un cédérom, vous n'avez pas besoin de disquette. Mettez le cédérom dans son lecteur, éteignez votre ordinateur et rallumez-le. Vous devriez voir un écran d'accueil avec un curseur de boot en bas. Vous pouvez passez alors directement à la partie 4.5.

Si votre ordinateur ne « voit » pas vos cédéroms Debian, la solution la plus simple est de se fabriquer deux disquettes de boot (description dans la partie suivante) et de les utiliser pour lancer Debian. Mais ne vous inquiétez pas: Debian en aura alors fini avec les deux disquettes et elle trouvera le cédérom sans problème.


4.4.2 Installation à partir de disquettes

Ce n'est pas difficile de booter à partir des disquettes. En effet, votre cédérom contient toutes les informations pour créer les disquettes nécessaires. Il vous sera demandé d'avoir deux disquettes. Nommez la première Disquette d'installation-secours Debian 2.1 et la seconde Disquette de modules-pilotes Debian 2.1.

Créer des disquettes à partir des images de disquettes

Les images des disquettes sont des fichiers contenant l'ensemble complet des éléments de la disquette de boot sous forme binaire. Les images de disquette, comme resc1440.bin, ne peuvent être copiées directement sur la disquette. Un programme spécial est utilisé pour recopier les images des fichiers au format binaire.

La première étape consiste à obtenir une invite DOS. Dans Windows 95, et supérieur, vous pouvez l'obtenir en double-cliquant sur l'icône MS-DOS ou en allant dans Démarrer -> Programme -> MS-DOS. Ensuite, insérer le cédérom Debian GNU-Linux dans son lecteur. Déplacez-vous alors dessus. Dans la plupart des cas, il s'agit de D:

     C:\WINDOWS>D:

Maintenant, déplacez-vous dans le répertoire contenant les images des disquettes:

     D:\> CD \DISTS\SLINK\MAIN\DISKS-I386\2.1.8-1999-02-22

Si vous obtenez une erreur, vérifiez bien ce que vous avez tapé. Si l'erreur persite, déplacez-vous manuellement dans \DISTS\SLINK\MAIN\DISKS-I386 et taper alors DIR et allez alors dans le répertoire précité. Remarquez que les commandes ci-dessus, et peut-être celles données un peu plus loin, peuvent tenir sur une seule ligne sur votre écran même si elles tiennent sur plusieurs lignes ici.

Maintenant, vous êtes prêt à créer la première des deux disquettes. Lancer le programme rawrite2 pour les écrire:

     D:\DISTS\SLINK\MAIN\DISKS-I386\2.1.8-1999-02-22>rawrite2
     RaWrite 2.0 - Write disk file ta raw floppy diskette[11]

Rawrite2 lance ainsi ses messages de démarrage. Ensuite, il demande le nom du fichier et le lecteur de disquette:

     Enter disk image source file name[12]: resc1440.bin 
     Enter target diskette drive[13]: a:

Rawrite2 vous demande maintenant de bien vouloir insérer une disquette dans le lecteur de disquette. Faîtes-le et appuyez sur Entrée

     Please insert a formatted diskette into drive A: and press -ENTER-[14]:

À ce moment, rawrite2 va créer la première des deux disquettes. Il vous faut répéter le processus pour la seconde disquette:

     D:\DISTS\SLINK\MAIN\DISKS-I386\2.1.8-1999-02-22>rawrite2
     RaWrite 2.0 - Write disk file ta raw floppy diskette
     Enter disk image source file name: drv1440.bin 
     Enter target diskette drive: a:
     Please insert a formatted diskette into drive A: and press -ENTER- :

À partir de maintenant, les disquettes sont prêtes: vous pouvez les utiliser pour booter.

Booter sur Debian

Vous êtes maintenant prêt à booter sur Debian. Éteignez votre système d'exploitation en cours et placez la disquette d'installation-secours dans le lecteur de disquette. Rallumez votre ordinateur. Vous devriez avoir un écran de bienvenue et un curseur de prompteur en bas.


4.5 Booter sur la procédure d'installation

Vous devriez avoir à ce stade un curseur de boot. Presser simplement sur Entrée à cet endroit.

Après avoir appuyé sur la touche Entrée, vous devriez voir le message Loading... et ensuite Uncompressing Linux.... et une quantité d'informations partout sur l'écran, voire sur plusieurs, au sujet du matériel de votre système. Généralement, vous pouvez ignorer ces messages. Linux recherche un grand nombre de périphériques variés et vous indique ce qu'il trouve et ce qu'il ne trouve pas. Ne vous inquiétez pas de tous ces messages à ce moment là. Attendez simplement jusqu'à ce que vous aperceviez l'écran de choix en couleur. Si vous avez des problèmes, voir le chapitre 17.


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Guide d'introduction à Debian GNU-Linux
Traduction du document du 2 octobre 2000
John Goerzen et Ossama Othman
Traduction française de Patrice Karatchentzeff p.karatchentzeff@free.fr